Enquête Cœur de Village : la nécessité de compromis

Ces résultats confirment qu’un arbitrage devra être fait ou un compromis trouvé entre les souhaits relativement différents des deux types de résidents. Peut-être la distinction entre les 3 catégories villageois, occasionnels et fidèles permettrait-elle de mieux cibler des pistes pour ces inévitables compromis :

Les Villageois vivent au village mais y consomment pas ou peu et formulent des demandes spécifiques sur un aménagement à la fois pratique (des logements) et esthétique (espaces verts) du cœur de village. Rappelons le cas particulier des jeunes qui attendent beaucoup de ce projet. Le soin apporté à la conception et la réalisation de cet ensemble de logements sera essentiel pour eux.

Les Occasionnels, propriétaires qui abondent l’essentiel de la fiscalité locale, ne s’intéressent au village que pour les commerçants qu’ils y trouvent et qu’ils contribuent largement à faire vivre, s’intéressent peu à l’esthétique du village (espaces verts, rue piétonne) mais tiennent à la facilité d’accès aux commerces, à un stationnement pratique (parking). La réalisation du parking et la montée en qualité des commerces qui pourraient ouvrir dans le nouveau cœur de village seraient une bonne réponse à leurs attentes. A ce propos, de nombreuses suggestions de commerces ont été faites. Sans entrer dans les détails (une analyse plus en profondeur pourra être faire par la suite) les demandes de commerces plus haut de gamme et plus diversifiés, y compris dans l’alimentation sont nombreuses.

Les Fidèles, enfin, qui regroupent à la fois des résidents temporaires et des résidents permanents, sont sans doute ceux qui concilient le mieux les deux approches très contradictoires ci-dessus. Rappelons qu’ils résident majoritairement à l’extérieur du village mais y sont très présents. Ils se soucient donc autant des aspects pratiques que des aspects esthétiques. Ils investissent à la fois temps et ressources dans le village puisqu’ils en fréquentent les cafés et restaurants autant que les boutiques et de ce fait ils contribuent plus que les Villageois au chiffre d’affaires global du village. Leur attente de qualité est donc tout aussi forte.

 

Enquête Cœur de Village : résidents permanents vs. résidents temporaires.

Qui sont les Croisiens qui ont répondu à notre enquête ? Ce sont à la fois des résidents permanents et des résidents temporaires et cette distinction permet de mettre en évidence des comportements et des attentes bien différents.

  • Les résidents permanents regroupent à la fois les jeunes, les actifs et les retraités, sont plus souvent locataires ou hébergés à titre gratuit, habitent presque autant dans le village qu’à l’extérieur.

Ils sont favorables à une réflexion globale sur l’ensemble du village et même plus ouverts que d’autres à quelques entorses à l’austérité budgétaire, sans doute parce qu’ils sont moins soumis à la pression fiscale.

Ils veulent garder un accès facile (pas nécessairement automobile) aux commerces et cafés restaurants, qui représentent pour eux les éléments les plus importants de leur qualité de vie, réclament l’implantation d’espaces verts dans le centre du village et n’ont pas d’avis bien défini sur la nécessité ou pas d’un parking. On peut supposer que le fait qu’ils soient composés pour moitié de gens habitant à l’extérieur du village et devant donc s’y rendre en voiture permet d’expliquer cette dichotomie.

Ils se caractérisent également par le fait qu’ils font surtout leurs courses en grandes surfaces et ne sont qu’un quart environ à estimer trouver à La Croix Valmer « tout ce qu’il leur faut ». Une habitude qu’ils prennent peut-être aussi l’hiver quand « trop de commerces sont fermés ».

  • Les résidents temporaires sont le plus souvent propriétaires de leur logement croisien (97 %) même si celui-ci ne constitue pas leur résidence principale, et font à La Croix Valmer plusieurs séjours au cours de l’année.

Ils habitent très majoritairement à l’extérieur du village et ont la particularité de représenter la quasi totalité de ceux qui déclarent n’aller au Cœur de village que pour y faire des courses. Ce qui signifie qu’ils vont trouver ailleurs à la fois les restaurants, les loisirs, les espaces verts et ne viennent chercher au village qu’un stationnement pratique « au plus près » de ces commerces de qualité qu’ils apprécient et une circulation piétonne sécurisée. Leurs attentes sur la qualité de ces commerces doivent d’autant plus être prises en compte. En revanche, ils manifestent peu d’intérêt pour les espaces verts et espaces de loisirs, ils les trouvent en dehors du village, comme ils y trouvent les quelques commerces qui manquent au village.

Mais les résidents temporaires sont aussi très nombreux parmi ceux qui vont au village pour un peu tout : y faire ses courses, oui, mais aussi voir des amis, aller au restaurant, se rendre à un rendez-vous, prendre des nouvelles, etc .. ceux là sont tout aussi exigeants sur la qualité des commerces, la sécurité de la circulation piétonne et la facilité du stationnement. Rien d’étonnant donc à ce que le groupe dans son ensemble soit favorable au parking sur la Place de la Gare, mais peu intéressé par la rue piétonne et l’aménagement des espaces verts.

On pourrait s’étonner de voir que, comme les résidents permanents, les résidents temporaires ont plébiscité l’attribution de logements aux actifs et aux jeunes de la commune. Ils sont bien plus intégrés et soucieux de l’évolution du village que ne le seraient de simples touristes, même fidèles. Ils sont souvent très au fait des problématiques actuelles de La Croix Valmer, contribuent fortement à la vie économique du village et il faut rappeler ici que par leurs impôts ils représentent la part la plus importante des taxes locales versées à la commune. Il serait donc imprudent de ne les considérer que comme des touristes de passage dont l’avis importe peu.

Enquête Cœur de Village : comment financer les projets retenus ?

C’est avec la destination de l’îlot Mandin le second point qui fait consensus : il ne faut pas aggraver la dette de la commune. À 74 % les interviewés rejettent l’idée d’un endettement supplémentaire. Il faudra clairement que les choix de l’équipe municipale s’inscrivent dans cette orthodoxie budgétaire. Nous regrettons d’autant plus que la stratégie visant à négocier avec un promoteur de façon globale l’aménagement de l’îlot et la construction du parking n’ait été ni reprise ni apparemment même comprise.

La prudence dans le financement des aménagements à venir est un point qui oppose particulièrement deux catégories d’âge de la population. Ainsi les moins de 30 ans se distinguent du reste de l’échantillon par un moindre souci de la dette, même si cela peut sembler contradictoire vu qu’ils auront à en supporter la charge. Mais étant aujourd’hui dans des niveaux de revenu plutôt faibles, il est possible qu’ils ne soient pas imposés et échappent dès lors à la taxe d’habitation. Etant par ailleurs locataires ou hébergés chez leurs parents, ils ne sont pas non plus assujettis à la taxe foncière. Ils n’ont donc pas pour le moment de rapport concret à l’impôt ni à l’incidence de la dette sur ces derniers.

Toujours est-il qu’ils sont presque 50 % à penser que l’aménagement du centre du village représente « un investissement important pour l’avenir, les contraintes financières ne doivent pas être déterminantes dans les choix qui seront faits. » C’est dire aussi s’ils attendent beaucoup de cet aménagement.

Dernier point concernant la question de la dette, autant les jeunes y sont peu sensibles, autant les 30-50 ans se caractérisent à l’inverse par un refus encore plus net de la voir s’aggraver. Ils sont en effet 86 % de cette tranche d’âge à rejeter toute idée d’augmentation de la dette (contre 74 % pour l’échantillon global). Ceci confirme l’hypothèse faite plus haut de l’influence directe de la fiscalité sur la plus ou moins grande acceptation de l’endettement. Cette catégorie d’âge est sans doute celle qui est, de par son fort taux d’activité, le plus soumise à l’impôt.

Enquête Cœur de Village : la qualité de vie

« La Croix Valmer, une qualité de vie », certes, mais de quoi est-elle faite ? C’est sur ce point que les divergences sont les plus fortes et on verra plus loin qu’elles représentent des modes de « consommation » de la commune quasi inconciliables.

Retenons pour l’instant que, globalement, ce sont les commerces et les restaurants qui sont considérés comme les plus importants au détriment des services et des zones de loisir, mais également du stationnement et de la circulation piétonne.

Le classement s’établit ainsi :

  • Commerces de qualité
  • Cafés et restaurants
  • Facilité de stationnement
  • Sécurité de la circulation piétonne
  • Espaces de rencontre et de loisirs
  • Proximité des services administratifs et sociaux.

En ce qui concerne les commerces et globalement (nous verrons que c’est très différent d’une catégorie à l’autre) :

  • 30 % font leurs courses en grande surface, en dehors du village
  • 25 % vont chercher dans les villages voisins quelques magasins qui leur manquent
  • 37 % estiment trouver à La Croix Valmer tout ce qu’il leur faut.

Enfin, 53 % des interviewés regrettent qu’il y ait trop de commerces fermés pendant l’hiver.

Enquête Cœur de Village : la possibilité d’un parking

Nous l’avons vu la question du stationnement est cruciale pour la vie du village. Envisager la fermeture de la rue centrale et développer des espaces verts au Cœur de Village ne pourront se faire sans être en mesure d’offrir de véritables solutions de stationnement aux Croisiens qui viennent y faire leurs courses, y prendre un verre avec leurs amis ou y travailler.

Si 37 % des personnes ayant répondu à notre étude acceptent de « se garer en périphérie pour rendre le centre aux piétons », 58 % d’entre elles privilégient la possibilité de « se garer au plus près du centre et des commerces ».

La construction d’un parking sur l’actuelle place de la Gare permettrait d’offrir ce stationnement de proximité et de fait cette idée est assez bien  accueillie (49 %). Mais il y a également une forte opposition (41%)  d’autant que la question du paiement du parking est très discutée. Dans les commentaires accompagnant les questionnaires, ce point a été soulevé plusieurs fois et la menace de ne plus faire ses courses au village si le stationnement y devenait payant est revenue à plusieurs reprises.

  • Un parking sur la Place de la Gare : 49 %
  • Ce n’est pas une priorité : 42 %

Compte tenu du souci exprimé par les interviewés de ne pas détériorer la situation budgétaire de la commune, on peut faire l’hypothèse qu’une bonne partie de ceux qui estiment que « ce n’est pas une priorité » craignent autant l’idée d’un stationnement payant que la perspective de devoir assumer financièrement un investissement coûteux.

Enquête Cœur de Village : rue piétonne et espaces verts

Autant la vocation des immeubles à venir dans l’îlot Mandin fait consensus, autant d’autres points soumis à l’appréciation des Croisiens donnent lieu à des avis tranchés et opposés.

Il en est ainsi pour commencer avec la dimension que les Croisiens souhaitent donner à cette réflexion sur l’aménagement du Cœur de Village Si une nette majorité (60 %) se détermine en faveur d’une « réflexion globale sur l’aménagement de l’ensemble du village », un groupe encore très important (31%) préfère la prudence : que le travail se fasse « dossier par dossier » et qu’on attende de voir les résultats de l’aménagement du seul îlot Mandin avant d’aller plus loin. C’est un signe de prudence sans doute, mais il est probable que ceux qui en sont partisans n’ont pas obligatoirement pris la mesure de l’incidence financière de cette prudence. Car plus une réflexion globale de l’ensemble du village sera menée en amont et plus les coûts de conception et de réalisation en seront diminués.

La fermeture de la rue Louis Martin à la circulation et l’aménagement d’espaces verts dans ce Cœur de Village sont des points très discutés mais qui peuvent recueillir une adhésion assez forte à condition d’écouter les besoins exprimés. Il faudra tenir compte de ces réticences et travailler en amont sur les garanties d’accès à donner tant à la population qu’aux commerçants. Car comme nous le verrons un peu plus loin ce sont les résidents réguliers mais non permanents qui apportent le plus gros chiffres d’affaires aux commerçants du village. Or ils ont besoin d’espaces de stationnement faciles et situés près des commerces.

Concernant la femeture de la rue Louis Martin à la circulation

  • oui, il faut rendre la rue aux piétons : 28 %
  • oui, à condition de garantir un accès facile aux commerçants : 45 %
  • je n’en vois pas l’intérêt, il suffit de fermer la rue le dimanche matin : 21%

Concernant les espaces verts :

  • j’y tiens beaucoup : 51%
  • à condition de pouvoir se garer : 39 %
  • c’est peu important : 10 %

Enquête Cœur de village : L’aménagement de l’îlot Mandin

Nous commençons ici la publication d’extraits du rapport des analyses quantitatives des questionnaires reçus dans le cadre de l’enquête menée par le collectif des associations croisiennes. N’oubliez pas que vous pouvez consulter ou télécharger le rapport complet ici :enquete-coeur-de-village-rapport

L’aménagement de l’îlot Mandin est un projet qui dégage un fort consensus auprès des interviewés : de façon très majoritaire, ils valident la construction de logements mais pas n’importe quels logements.

Viennent dans l’ordre :

1 – des logements pour les gens qui vivent et travaillent au village (à 60% en 1 ère position)

2 – des logements pour les jeunes du village (à 33% en 1 ère position)

3 – des logements pour les seniors (à 10% en 1 ère position).

Cette attente de « logements utiles » est fortement soulignée par le rejet des « volets fermés » pendant l’hiver, autrement dit des logements touristiques. En effet 96 % des interviewés soulignent l’importance d’avoir des logements occupés toute l’année.

Enfin, 87 % d’entre eux se déclarent favorables à un système juridique qui permette de garder dans le temps ces logements à l’abri de la spéculation immobilière.

Sur ces trois points il y a consensus global. Aucun critère n’a pu permettre de distinguer des avis différents, à l’exception très faible de l’âge. De façon quasi évidente les moins de 30 ans préfèrent que les logements soient réservés aux jeunes.

Alors que l’on aurait pu imaginer le contraire, les résidents temporaires ont, autant que les résidents permanents, plébiscité l’attribution de logements aux actifs et aux jeunes de la commune. Le fait qu’ils aient répondu à notre enquête permet peut-être d’expliquer ce soutien. Ayant reçu le questionnaire par le biais d’une association, ils sont sans doute plus sensibilisés que d’autres au réel problème de logement qui se pose pour les Croisiens aujourd’hui.

Nous y reviendrons : les résidents temporaires ne doivent pas être perçus comme des touristes consommateurs de passage d’un village estival. Ils sont au contraire très impliqués dans la vie du village.

En fait ces résidents temporaires ne se distinguent des résidents permanents que sur la dimension qu’ils souhaitent voir donnée à la réflexion engagée par l’équipe municipale.

Si une nette majorité (60 %) se détermine en faveur d’une « réflexion globale sur l’aménagement de l’ensemble du village. », un groupe encore très important (31%) préfère la prudence : que le travail se fasse « dossier par dossier » et qu’on attende de voir les résultats de l’aménagement du seul îlot Mandin avant d’aller plus loin. C’est un signe de prudence sans doute, mais il est probable que ceux qui en sont partisans n’ont pas obligatoirement pris la mesure de l’incidence financière de cette prudence. Car plus une réflexion globale de l’ensemble du village sera menée en amont et plus les coûts de conception et de réalisation en seront diminués.

Or ce sont les résidents temporaires qui forment majoritairement ce groupe ; alors que 65 % des résidents permanents pensent que « Il est essentiel de profiter de l’aménagement de l’îlot Mandin pour repenser l’aménagement de l’ensemble du village. « , cet élan n’est partagé que par 45 % des résidents temporaires. Plus éloignés du quotidien, ils craignent sans doute que des décisions intempestives ne soient prises sans qu’ils aient eu le temps d’être consultés.