Pardigon : comité de gestion du 18 avril 2024

Ce sujet ne peut pas être abordé sans rappeler combien les actions de l’ASSCV et en particulier celle de notre regretté François REMOND ont été déterminantes pour préserver cette coupure verte entre les deux communes de CAVALAIRE et LA CROIX VALMER.

Espace convoité depuis des dizaines d’année par les promoteurs avec l’appui même des 2 communes à une certaine époque. Autre époque heureusement. Mais il convient de rester vigilant.

Pour mémoire, Pardigon c’est 58 ha sur Cavalaire et 32 ha sur La Croix (sensiblement 2 tiers 1 tiers de 90 Ha). Cet espace va jusqu’à la mer. Il s’agit d’une plaine agricole ancienne avec des vestiges romains imposants ainsi qu’une ancienne chapelle, récemment remise en valeur par l’Association Archéologique Aristide Fabre (Villa de PARDIGON II).

Après son acquisition par le Conservatoire du Littoral et du fait d’un entretien insuffisant face à l’envahissement de plantes invasives tels que les mimosas, cannes de bambou et autres, cet espace était devenu une véritable « poudrière » de l’avis même de M. Philippe LEONELLI. Cette dangerosité nous a conduit à plusieurs demandes par courriers recommandés de notre association à partir de 2018, en vue de remédier à cet état d’abandon et aux risques d’incendie.

Ce site est emprunté régulièrement par des promeneurs pour aller à la plage. Tous les jours la voie routière qui le traverse, est utilisée par des voitures et camionnettes qui se rendent dans les lotissements voisins, aux installations du centre technique de Cavalaire, à la déchèterie, au cimetière…. Nous connaissons les conséquences possibles d’un jet de mégot.

A partir de 2019, de gros travaux d’enlèvements d’arbres morts, de mimosas, ont été réalisés à plusieurs reprises sur une grande partie de cet espace.

Nous entretenons aujourd’hui de bons contacts avec sa directrice régionale adjointe Sophie SEJALON, son chargé de mission Philippe GONDOLO, et les chefs de secteur Camille CASTERAN et Pierre LACOSSE, qui nous invitent à participer aux plans de gestion de PARDIGON dont le dernier en date celui du 18 Avril 2024.

Le Parc national de PORT CROS intervient également pour LA CROIX VALMER, du fait de l’adhésion de la commune au Parc contrairement à CAVALAIRE.

Il est difficile de rendre compte dans le détail de ce plan de gestion, tant il est volumineux.

Nous évoquerons ici seulement quelques points.

 Quels sont les objectifs de ce plan de gestion ?

  • surveillance du site et de son usage ;
  • actions pédagogiques et sensibilisation du public ;
  • activités scientifiques, inventaire et connaissance de ce patrimoine ;
  • entretien.

Concrètement par exemple il s’agit de :

  • sanctionner les infractions le plus possible, notamment les dépôts d’encombrants, les incivilités en tout genre….
  • accueillir les élèves de SYLVABELLE, organiser des visites de la villa romaine, réaliser des inventaires de la faune et de la flore, Cistude d’Europe, Tortue d’Herman…
  • lutter contre le mimosa et autres espèces envahissantes, ce qui suppose la suppression des espaces boisés classés (EBC) mis en place lors de la révision des PLU des deux communes dans un souci de pérenniser définitivement cette coupure végétale.

Ce qui est nouveau dans ce plan de gestion, c’est la valorisation agricole partielle du site. Ce projet a été amplement détaillé lors de la réunion du 18 Avril 2024.

Le climat et la nature du sol permettent de l’envisager notamment sur le territoire de Cavalaire, la partie de La Croix Valmer verrait plutôt la plantation d’arbres.

Quelles sont les activités agricoles envisagées ?

Côté Cavalaire, le Conservatoire pencherait vers des activités telles que le maraîchage, la culture de plantes à parfum médicinales ou aromatiques, l’élevage de poules pondeuses, ou l’arboriculture. Chaque option fait l’objet d’une étude technique et financière. Le Conservatoire est accompagné d’organismes de formation et conseil, tels l’ADEAR et AGRIBIOVAR.

Cette activité agricole suppose le déclassement des zones EBC, ce qui est prévu dans les PLU des deux communes, l’utilisation de bâtiments agricoles, le réemploi d’eaux retraitées (REUT) tout en conservant le passage du public et en respectant le cahier des charges contraignant du Conservatoire du Littoral.

Le pouvoir d’achat de la clientèle locale permet d’envisager une production locale.

Les deux mairies de leur côté sont plus favorables à une activité vinicole, connue et maitrisée déjà localement.

Le premier semestre 2025 devrait voir le déclassement des zones EBC, le raccordement aux eaux retraitées de la station d’épuration limitrophe et un appel à candidature.

Conclusion

Au travers de ce bref exposé qui appelle des développements ultérieurs, il convient de retenir l’ambition de ce plan de gestion, projet qui vise une préservation pérenne d’un site que les romains, les premiers, avaient repéré et mis en valeur dans des proportions surprenantes pour l’époque.

Texte de Jean-Louis DARNIS