Enquête Cœur de Village : résidents permanents vs. résidents temporaires.

Qui sont les Croisiens qui ont répondu à notre enquête ? Ce sont à la fois des résidents permanents et des résidents temporaires et cette distinction permet de mettre en évidence des comportements et des attentes bien différents.

  • Les résidents permanents regroupent à la fois les jeunes, les actifs et les retraités, sont plus souvent locataires ou hébergés à titre gratuit, habitent presque autant dans le village qu’à l’extérieur.

Ils sont favorables à une réflexion globale sur l’ensemble du village et même plus ouverts que d’autres à quelques entorses à l’austérité budgétaire, sans doute parce qu’ils sont moins soumis à la pression fiscale.

Ils veulent garder un accès facile (pas nécessairement automobile) aux commerces et cafés restaurants, qui représentent pour eux les éléments les plus importants de leur qualité de vie, réclament l’implantation d’espaces verts dans le centre du village et n’ont pas d’avis bien défini sur la nécessité ou pas d’un parking. On peut supposer que le fait qu’ils soient composés pour moitié de gens habitant à l’extérieur du village et devant donc s’y rendre en voiture permet d’expliquer cette dichotomie.

Ils se caractérisent également par le fait qu’ils font surtout leurs courses en grandes surfaces et ne sont qu’un quart environ à estimer trouver à La Croix Valmer « tout ce qu’il leur faut ». Une habitude qu’ils prennent peut-être aussi l’hiver quand « trop de commerces sont fermés ».

  • Les résidents temporaires sont le plus souvent propriétaires de leur logement croisien (97 %) même si celui-ci ne constitue pas leur résidence principale, et font à La Croix Valmer plusieurs séjours au cours de l’année.

Ils habitent très majoritairement à l’extérieur du village et ont la particularité de représenter la quasi totalité de ceux qui déclarent n’aller au Cœur de village que pour y faire des courses. Ce qui signifie qu’ils vont trouver ailleurs à la fois les restaurants, les loisirs, les espaces verts et ne viennent chercher au village qu’un stationnement pratique « au plus près » de ces commerces de qualité qu’ils apprécient et une circulation piétonne sécurisée. Leurs attentes sur la qualité de ces commerces doivent d’autant plus être prises en compte. En revanche, ils manifestent peu d’intérêt pour les espaces verts et espaces de loisirs, ils les trouvent en dehors du village, comme ils y trouvent les quelques commerces qui manquent au village.

Mais les résidents temporaires sont aussi très nombreux parmi ceux qui vont au village pour un peu tout : y faire ses courses, oui, mais aussi voir des amis, aller au restaurant, se rendre à un rendez-vous, prendre des nouvelles, etc .. ceux là sont tout aussi exigeants sur la qualité des commerces, la sécurité de la circulation piétonne et la facilité du stationnement. Rien d’étonnant donc à ce que le groupe dans son ensemble soit favorable au parking sur la Place de la Gare, mais peu intéressé par la rue piétonne et l’aménagement des espaces verts.

On pourrait s’étonner de voir que, comme les résidents permanents, les résidents temporaires ont plébiscité l’attribution de logements aux actifs et aux jeunes de la commune. Ils sont bien plus intégrés et soucieux de l’évolution du village que ne le seraient de simples touristes, même fidèles. Ils sont souvent très au fait des problématiques actuelles de La Croix Valmer, contribuent fortement à la vie économique du village et il faut rappeler ici que par leurs impôts ils représentent la part la plus importante des taxes locales versées à la commune. Il serait donc imprudent de ne les considérer que comme des touristes de passage dont l’avis importe peu.

Enquête Cœur de Village : comment financer les projets retenus ?

C’est avec la destination de l’îlot Mandin le second point qui fait consensus : il ne faut pas aggraver la dette de la commune. À 74 % les interviewés rejettent l’idée d’un endettement supplémentaire. Il faudra clairement que les choix de l’équipe municipale s’inscrivent dans cette orthodoxie budgétaire. Nous regrettons d’autant plus que la stratégie visant à négocier avec un promoteur de façon globale l’aménagement de l’îlot et la construction du parking n’ait été ni reprise ni apparemment même comprise.

La prudence dans le financement des aménagements à venir est un point qui oppose particulièrement deux catégories d’âge de la population. Ainsi les moins de 30 ans se distinguent du reste de l’échantillon par un moindre souci de la dette, même si cela peut sembler contradictoire vu qu’ils auront à en supporter la charge. Mais étant aujourd’hui dans des niveaux de revenu plutôt faibles, il est possible qu’ils ne soient pas imposés et échappent dès lors à la taxe d’habitation. Etant par ailleurs locataires ou hébergés chez leurs parents, ils ne sont pas non plus assujettis à la taxe foncière. Ils n’ont donc pas pour le moment de rapport concret à l’impôt ni à l’incidence de la dette sur ces derniers.

Toujours est-il qu’ils sont presque 50 % à penser que l’aménagement du centre du village représente « un investissement important pour l’avenir, les contraintes financières ne doivent pas être déterminantes dans les choix qui seront faits. » C’est dire aussi s’ils attendent beaucoup de cet aménagement.

Dernier point concernant la question de la dette, autant les jeunes y sont peu sensibles, autant les 30-50 ans se caractérisent à l’inverse par un refus encore plus net de la voir s’aggraver. Ils sont en effet 86 % de cette tranche d’âge à rejeter toute idée d’augmentation de la dette (contre 74 % pour l’échantillon global). Ceci confirme l’hypothèse faite plus haut de l’influence directe de la fiscalité sur la plus ou moins grande acceptation de l’endettement. Cette catégorie d’âge est sans doute celle qui est, de par son fort taux d’activité, le plus soumise à l’impôt.